La transition du cycle menstruel régulier à la ménopause s’appelle la péri-ménopause. Elle est le plus souvent caractérisée par des fluctuations hormonales avant et après les dernières menstruations naturelles.

La ménopause est le moment dans la vie d’une femme où les menstruations cessent de manière définitive, en général autour de l’âge de 50 ans. Durant quelques années avant ce moment, il y a de fortes chances que le cycle menstruel soit irrégulier y compris une forte tendance à des saignements durant le cycle en dehors des règles. Ceci augmentera le nombre de fois où la femme risque d’avoir des questions sur son statut halakhique.

Le processus de la ménopause

Durant la vie d’une femme, le nombre d’ovules dans ses ovaires diminue, passant de plus de six millions quatre mois avant sa naissance à environ 400000 à la puberté pour en arriver à plus ou moins 20000 vers la fin de sa trentaine.

En raison de ce processus, de nombreuses femmes commencent à repérer des changements dans leur cycles à l’approche de la quarantaine ou un peu après. Souvent les intervalles entre les règles se raccourcissent et les femmes sont niddah plus souvent. Il y a aussi plus d’épisodes de saignement en milieu de cycle et de nombreuses femmes commencent à avoir des sécrétions vaginales brunes plusieurs jours avant le début des règles. Bien que ces changements soient normaux d’un point de vue biologique, ils peuvent être plutôt frustrants d’un point de vue halakhique.

Ceci-dit, à l’aide de connaissances et de suggestions pratiques pour savoir comment réduire au minimum la période de niddah, cette phase de la vie peut se dérouler dans un calme relatif.

Vers la fin de la quarantaine et le début de la cinquantaine, les intervalles entre les règles deviennent de plus en plus longs et irréguliers, ce qui est un signe de plus de la ménopause approchante. Cette transition est appelée la péri-ménopause.

La ménopause est la cessation permanente des menstruations en raison de la perte d’activité ovarienne et de l’épuisement des follicules. L’âge moyen de la ménopause naturelle est de 51,5 ans, dans une fourchette de 48 à 55 ans. Il est aussi à noter qu’une ablation chirurgicale des ovaires déclenche automatiquement la ménopause, quel que soit l’âge. Si un saignement apparaît après un an sans avoir eu de règles, il faudra consulter son médecin afin d’éliminer la possibilité d’un cancer.

La ménopause dans la halakha

Une femme qui a de nouveau ses règles après la ménopause n’a plus besoin d’observer les onot perichah si deux conditions sont remplies :

–       qu’au moins 90 jours se soient écoulés sans avoir eu ses règles

–       et qu’elle soit une zekénah. Une zekénah (littéralement une femme âgée) est définie par la halakha comme étant une femme qui peut être appelée “âgée” ou “grand-mère” sans que ceci la dérange. Les autorités halakhiques ont divers avis sur l’âge où une femme atteint ce statut, et il varie entre 53 et 65 ans. Une zekénah qui n’a pas eu ses règles plus de 90 jours est considérée comme une messouléket damim, une personne dont on considère qu’elle n’aura plus de règles. Cependant, les halakhot sont un peu différentes de celles des femmes enceintes et allaitantes, également considérées messoulakot damim.

Si la femme a ses règles une ou deux fois, elle n’a pas besoin d’observer onot perichah le mois suivant.

Si elle a ses règles trois fois de suite à des intervalles inférieurs à 90 jours, elle n’est plus considérée messouléket damim et recommence à observer les onot perichah comme elle le faisait précédemment.

Si elle a ses règles au moins trois fois mais a des intervalles de plus de 90 jours ; elle devra poser une question halakhique afin de savoir si elle doit ou pas observer des onot perichah, et comment le faire si c’est le cas.

Si elle avait une vesset kavoua avant de devenir messouléket damim et a eu ses règles le jour de sa vesset kavoua, celle-ci est redevient active et doit être observée à nouveau.

Ces halakhot ne s’appliquent qu’à une femme ayant déjà l’âge d’être zekénah (dès 53 ans selon les opinions les plus souples). Si une femme ménopausée a de nouveau ses règles avant d’être halakhiquement considérée comme zekénah, elle devra observer ses onot perichah comme d’habitude.

Mikveh après la ménopause.

La ménopause signifie aussi la fin des immersions régulières au mikveh. Les halakhot de taharat hamichpakha, qui était une part intégrale du quotidien durant des années voire décennies de mariage, ne vont plus déterminer le rythme de la vie en couple.

Pour certains couples, en particulier ceux pour qui les halakhot de niddah ou les années de la péri-ménopause furent un défi émotionnel, ceci peut être un changement agréable. Néanmoins, la transition vers la vie après le mikveh peut avoir ses propres nouveaux stress et conflits. Chaque mariage est unique et il peut donc exister une variété de réactions normales à ce nouveau stade de la vie. Comme toujours, ce qui peut beaucoup aider est une communication ouverte entre les conjoints et de la sensibilité aux besoins de l’autre afin de résoudre toute tension se développant.

Tevila volontaire

Le fait de ne plus pouvoir aller au mikveh manque à certaines femmes. Il est permis pour une femme mariée d’aller au mikveh même si elle n’y est pas obligée d’un point de vue halakhique. En conséquence, une tevila volontaire est possible. Si une femme décide d’aller au mikveh alors qu’elle n’est pas niddah, elle n’a pas besoin de faire tous les préparatifs. Elle ne fera pas de brakha non plus, mais peut réciter d’autres prières si elle le désire.

Un moment qui peut être particulièrement propice pour aller au mikveh est la veille de Yom Kippour. Dans certaines communautés, il y a une coutume que les femmes – mariées comme célibataires – aillent au mikveh ce jour-là, ainsi que les hommes (il faudra vérifier les horaires et arrangements particuliers en amont). Cette immersion est faite pour des raisons spirituelles uniquement est n’est pas requise par la halakha. Ainsi, il ne sera pas nécessaire de faire toutes les préparations avant et on ne récitera pas de brakha pour cette tevila.

Tevila pour raison halakhique

Même après la ménopause, il peut arriver qu’une femme doive effectuer un hefsek taharah, compter ses chivah neki’im et aller au mikveh.

·         Si elle a eu un saignement même léger (spotting) qui l’a rendu niddah. (Pour des raisons médicales, un saignement survenant un an après la ménopause doit être signalé à son médecin traitant).

·         Si elle doit subir une procédure gynécologique la rendant niddah (par exemple si le col de l’utérus doit être dilaté pour un examen médical).

·         Si elle se marie après la ménopause – même si elle était mariée auparavant et n’était pas devenu niddah depuis sa dernière tevila.

De plus, une femme mariée qui n’avait pas connaissance des halakhot de taharat hamichpakha ou ne les observait pas est considérée comme étant halakhiquement niddah même si elle n’a pas eu ses règles depuis des années. Elle peut toujours – et devrait- aller au mikveh quel que soit son âge afin de remplir ce devoir halakhique. Le mieux dans ce cas est de contacter une madrikhat kallot, une balanit, une yoatzet halakha ou toute femme pouvant la guider dans la marche à suivre dans ce cas. Si la femme n’a plus ses règles, il est probable qu’elle n’ira au mikveh que cette fois-là.

Nos remerciements au Dr E. Kogel pour ses apports sur cet article.