Le 14 novembre est la journée mondiale du diabète. Rien qu’en Israël il y a plus de 430 000 personnes diagnostiquées diabétiques ce qui n’inclut pas, selon les experts médicaux, des dizaines de milliers de personnes n’ayant pas encore été diagnostiquées. Vivre avec le diabète (un trouble métabolique symbolisé par un indice glycémique élevé) peut signifier la nécessité d’un important changement de style de vie, y compris de nutrition, ainsi que d’interventions médicales fréquentes.
Pour les femmes se rendant au mikveh chaque chaque mois, être diabétique peut également ajouter un défi émotionnel supplémentaire. En tant que Yoatzot Halakha, nous sommes aussi une adresse pour les questions posées par les femmes ayant besoin de savoir quelles sont les implications halakhiques des aides technologiques qu’elles utilisent sur le mikveh.
Au fil des années la technologie médicale s’est développée, améliorant la santé et la qualité de vie des patients diabétiques. Il existe de nos jours divers capteurs qui surveillent en permanence le niveau de sucre dans le sang, ainsi que des pompes à insuline qui permettent de délivrer la dose exacte nécessaire. Le capteur comme la sonde sont reliés au corps par des tubes minuscules qui sont maintenus en place grâce à des adhésifs médicaux.
Mme G. a appelé une Yoetzet Halakha de sa communauté concernant son immersion au mikveh. Elle a un capteur ainsi qu’une pompe à insuline qui sont sur elle jour et nuit, sans interruption. D’un point de vue pratique, il y a une différence majeure entre les pompes et les capteurs. En général, les pompes à insuline peuvent facilement être ôtées et replacées alors que les capteurs ne peuvent être remis en place et doivent être jetés une fois ôtés. Puisque les parties reliant la pompe au corps doivent être remplacées tous les quelques jours et les composants sont faciles à obtenir et bon marché, la directive halakhique et d’ôter la pompe avant la tevilah. Qu’en est-il du capteur ? Dans ce cas particulier, le capteur devait être remplacé une semaine après le mikveh uniquement. Si la femme devait ôter le capteur pour le mikveh, elle ne pourrait pas le remettre en place afin de continuer à l’utiliser et devrait attendre d’avoir une nouvelle ordonnance afin de s’en procurer un nouveau. Entre temps, elle serait obligée de revenir de vérifier son taux de glycémie manuellement plusieurs fois par jour en se piquant le doigt à chaque fois. Non seulement ceci ne serait pas agréable, mais cela impliquerait perdre une partie des informations médicales que son capteur enregistre au fil des jours. Que doit faire Mme G. ? Est-ce que le capteur est considéré comme une hatsitsah et invalide la tevilah ?
Afin de pouvoir donner une réponse exacte, une Yoetzet Halakha doit être au courant non seulement de la littérature halakhique sur ce sujet mais aussi être à jour concernant le fonctionnement et les limitations des capteurs.
Néanmoins, même ceci n’est pas assez. Afin d’appliquer les recommandations halakhiques générales à la question de la femme qui l’a posée, il faut aussi prendre en compte la situation particulière de la femme, ainsi que les alternatives qui existent afin de maintenir un bon suivi et contrôle de son taux de glycémie.
Afin d’avoir le niveau d’expertise nécessaire pour comprendre et pouvoir gérer de telles situations, nous avons rencontré le Dr Rena Pollack, une endocrinologue au Centre Medical Hadassah – Ein Karem et avons simultanément consulté les rabbins de Nishmat.
La discussion halakhique a traité de la théorie concernant les hatsitsot ainsi que son application pratique aux diverses situations.
En prenant en compte les informations professionnelles données par le Dr. Pollack et les détails personnel de Mme G., les rabbins ont tranché qu’elle devait ôter la pompe pour la tevilah mais pouvait se tremper avec le capteur en place. S’en est suivi une discussion avec le mikveh afin de donner l’information à la balanit qui n’avait pas rencontré une telle situation auparavant.
Parfois, le manque d’information qu’une balanit a concernant les appareils médicaux liés au diabète peut créer une difficulté supplémentaire et une gêne pour la femme. Si la femme le désire (ainsi que c’était le cas ici), la Yoetzet Halakha peut aider en contactant directement le mikveh afin d’expliquer les raisons de la permission halakhique qui a été donnée. Cette aide peut considérablement aider à ce que la femme puisse aller au mikveh avec le minimum de stress, et se tremper selon les directives halakhiques qu’elle a reçues.
Ce traitement de la question du diabète n’est qu’un exemple démontrant comment la formation sur les informations médicales, la compréhension de la halakha et la sensibilité aux besoins psychologiques de la femme permettent aux Yoatzot Halakha d’être une véritable ressource pour les femmes observant la taharat hamichpakha.
Au sujet des autrices de cet article :
La Yoetzet Halakha Michal Roness est la coordinatrice du Machon L’Mechkar (centre de recherche) de Nishmat ainsi que des Yoatzot Halakha conseillère en fertilité, et répond aux questions posées sur la ligne ouverte Golda Koschitzky (hébreu et anglais). La Yoetzet Halakha Sarit Chen Kroitoro est une des chercheuses du Machon L’Mechkar de Nishmat et répond sur le site internet en hébreu des Yoatzot Halakha.