Dam makkah, le saignement dû à une blessure ou à une lésion, ne rend pas une femme niddah.
Une femme ne peut devenir niddah qu’en cas de saignements utérins hormonaux, qu’il s’agisse de ses règles, de saignements de privation dûs à la prise de contraceptifs hormonaux ou encore de saignements irréguliers pendant la périménopause, etc.
En revanche, un saignement dû à une blessure ou à une lésion ne rend pas la femme niddah. Le terme halakhique désignant un tel saignement est dam makkah (lit., sang provenant d’une blessure). Le dam makkah ne rend pas une femme niddah, quelle que soit la couleur de l’écoulement ou la manière dont il a été trouvé.
Tout saignement provenant de l’extérieur de l’utérus (par exemple de la paroi vaginale ou de l’extérieur du col) est considéré comme dam makkah. (Il existe une exception spécifique à cette règle. En raison d’un décret rabbinique, le saignement hyménal, dam betulim, rend une femme niddah lors de son premier rapport sexuel.)
Le saignement provenant d’une blessure à l’intérieur de l’utérus peut parfois également être considéré comme étant dam makkah.
Saignement dû à un traumatisme utérin
La halakha fondamentale est que le sang d’une blessure ne rend pas une femme niddah même s’il provient de l’intérieur de l’utérus ou du col interne. Certaines autorités peuvent néanmoins être strictes concernant les saignements de l’utérus, même si une source évidente de blessure est constatée. D’autres autorités peuvent également étendre cette rigueur au col interne, le traitant comme l’utérus.
Nous partons du principe selon lequel un saignement dû à une blessure à l’intérieur de l’utérus ou du col interne ne rend pas automatiquement une femme niddah et que les décisions pratiques dépendent des circonstances spécifiques.
Un traumatisme connu de l’utérus est généralement le résultat d’une intervention gynécologique, telle qu’une biopsie de l’endomètre ou l’ablation d’un polype utérin. Après toute intervention à l’intérieur de l’utérus, une femme doit demander à son médecin si elle doit s’attendre à des saignements et, si oui, quelle est la source du saignement et combien de temps il devrait durer. Elle doit alors poser une question halakhique spécifique.
Une condition médicale qui entraîne un saignement dans l’utérus, comme un fibrome ou un polype, n’est généralement pas traitée comme dam makkah. Une question précise devrait être posée.
Identifier les sources de saignement non utérines
Pour qu’une femme puisse attribuer un saignement ou une coloration au dam makkah, elle doit être en mesure d’établir clairement l’existence d’une blessure, d’une abrasion ou d’une irritation à laquelle son saignement peut être attribué.
Une femme peut être capable d’identifier elle-même une source de saignement non utérine lors d’une inspection visuelle (comme avec un miroir incliné) ou en trouvant du sang provenant systématiquement d’un endroit spécifique. Par exemple, cela peut apparaître sur le papier toilette ou tissus de bedikah.
Si la source du saignement n’est pas claire, une discussion avec une autorité halakhique peut aider à déterminer si le saignement peut être attribué au dam makkah. Les facteurs qui peuvent être pertinents comprennent :
- Douleur ou inconfort physique
- Bedikot qui saigne à plusieurs reprises exactement au même endroit sur les tissus
- Sang dont la forme ou la couleur est remarquablement différente de celle de ses saignements utérins habituels
- Un diagnostic pour une affection parfois associée à un saignement, comme une infection des voies urinaires (IVU), une infection à levures ou une sécheresse vaginale
- Le rythme menstruel d’une femme et où elle en est dans son cycle
- Si elle prend des hormones pouvant provoquer des saignements irréguliers
- Si elle est messouleket damim (on ne s’attend pas à ce qu’elle ait ses règles, par exemple enceinte, allaitante ou ménopausée)
Dans certains cas, un examen interne est nécessaire pour établir que le saignement est dû à dam makkah.
Examen médical
Un examen médical peut identifier les sources de saignement ne rendant pas niddah et offre également à une femme la possibilité de discuter des conséquences médicales de son saignement avec un professionnel de la santé.
Lorsqu’une femme consulte un médecin ou une infirmière pour un examen, elle doit lui demander de signaler si elle a observé une lésion susceptible de saigner – même si ce n’est que par contact et même s’il ne s’agit pas d’un constat pathologique.
Cliquez ici pour accéder à un formulaire qu’un professionnel de la santé peut utiliser pour signaler les résultats d’un examen à une autorité halakhique
En plus de répondre aux préoccupations halakhiques, une femme présentant des saignements irréguliers ne devrait pas hésiter à consulter un diagnostic et un traitement médical.
Pour en savoir plus concernant le risque de saignements suite à un examen médical ou qui sont associés à des conditions gynécologiques spécifiques, veuillez consulter les pages correspondantes dans le menu « Santé et Halakha » de ce site.
Bodkot Taharah
En Israël et dans certaines grandes communautés juives, des bodkot taharah sont disponibles pour effectuer des examens internes afin de vérifier si un saignement est en fait un dam makkah. Une bodeket taharah est une femme, généralement une infirmière, spécialement formée pour examiner les femmes à la recherche de sources non utérines de saignements vaginaux. Une femme qui se rend chez une bodeket devra discuter de ses résultats avec une Yoetzet Halakha ou un rabbin afin de comprendre les implications halachiques.
Lorsque cela est utile, une bodeket taharah peut également effectuer un hefsek taharah ou une bedikah à l’aide d’un spéculum, confirmant l’absence de saignement utérin tout en évitant les taches provenant de lésions extérieures à l’utérus.
Nishmat ne forme ni ne certifie des bodkot teharah. Les autorités halakhiques locales ont souvent une liste de bodkot taharah, et il est aussi possible de trouver une liste de celles formées par le Machon Pouah ici.
Les Bodkot taharah travaillent souvent à domicile et facturent des frais pour leurs services, bien qu’en Israël, elles peuvent avoir un accord spécial avec une clinique de santé locale.
Lorsqu’une bodeket taharah n’est pas disponible, une autorité halakhique peut recommander à une femme de s’adresser à une infirmière spécifique ou à un médecin expérimenté dans les examens halakhiques.
Veuillez noter qu’un examen effectué par une bodeket taharah (ou un professionnel de formation similaire) à des fins halakhiques est destiné à aider les femmes à déterminer si des saignements inhabituels affectent le fait de rester ou de devenir tehorah. Ce type d’examen peut fournir des informations médicales utiles, mais ne remplace pas les conseils médicaux, le diagnostic ou le traitement prodigué par les prestataires de soins de santé d’une femme.
Devenir tehorah avec dam makkah
Puisque le dam makkah ne rends pas une femme niddah, une femme qui est tehorah et qui a une makkah connue peut totalement ignorer tout saignement conforme à sa makkah jusqu’à ce qu’elle atteigne ses jours de vesset. Elle devrait consulter une autorité halakhique sur la manière d’observer son vessatot, en tenant compte de sa makkah spécifique.
Le dam makkah n’invalide pas non plus les jours propres. Cependant, il peut provoquer des taches sur les bedikot et entraîner des difficultés pour compléter un hefsek taharah ou pour compter les chivah neki’im.
Une femme qui a établi que son saignement est du dam makkah devrait idéalement poser une question halakhique spécifique avant de tenter un hefsek taharah, afin de déterminer la meilleure façon d’effectuer ses bedikot, combien de bedikot doit être tenté, si elle doit porter des sous-vêtements blancs pendant les sept jours propres et si les bedikot tachés doivent être apportés pour évaluation.
En général, elle aura besoin d’un hefsek taharah acceptable, d’une bedikah acceptable le premier jour et d’une bedikah acceptable le septième jour. Dans certaines circonstances, un médecin ou une bodeket taharah (voir ci-dessus) peuvent être en mesure de l’aider à effectuer ces bedikot.
Pour une femme ayant une makkah connue, les taches sur d’autres bedikot, ou sur des sous-vêtements ou d’autres surfaces, peuvent généralement être ignorées et n’invalident pas ses jours de propreté. Les décisions ashkénazes à cet égard pourraient être plus strictes pendant les trois premiers jours propres.