Dans l’idéal, une kallah devient tehorah peu avant son mariage en complétant les chivah neki’im (sept jours propres) puis s’immergeant au mikveh. Cependant, lorsqu’il ne lui sera pas possible de compléter ceci avant son mariage, le mariage se déroulera à la date prévue et la kallah ira au mikveh par la suite, dès qu’elle le pourra halakhiquement. Si ceci est le cas, il y aura certaines modifications dans les plans du mariage, mais ces changements n’ont pas besoin d’être visibles à qui que ce soit, ni d’affecter la joie de la célébration du mariage.
Pourquoi la kallah doit-elle s’immerger ?
Une kallah est considérée niddah avant son mariage même si elle n’a pas saigné depuis un certain temps, pour deux raisons :
- Toute femme devient niddah à sa première menstruation et le reste jusqu’à ce qu’elle ait complété le processus à suivre pour devenir tehorah en s’immergeant dans un mikveh. Ceci est le cas même si ses dernières règles datent de longtemps avant le mariage.
- Il existe une question halakhique si l’émotion et l’excitation chez la kallah, dues à l’anticipation du mariage et aux relations maritales qui approchent pourraient avoir un effet physique sur elle et causer un saignement utérin. Ce saignement, connu halakhiquement sous le nom de dam ‘himoud (littéralement “sang du désir”) peut être si léger qu’il ne sera pas remarqué. Pour cette raison, une kallah sera toujours considérée niddah jusqu’à ce qu’elle ait compté ses sept jours et se soit immergée au mikveh, peu avant son mariage.
Même une femme se remariant et n’ayant pas eu de saignement depuis son dernier mikveh devra completer le processus pour redevenir tehorah avant son remariage, à la suite de la question du dam ‘himoud.
Comment une kallah devient-elle tehorah ?
Le processus pour devenir tehorah est similaire à celui d’une femme mariée, avec quelques modifications.
- Bedikot
Avant son mariage, une kallah doit effectuer un hefsek taharah (la première vérification interne qui établi que tout saignement s’est arrêté), et observer les chivah neki’im (les sept jours propres), y compris les bedikot (vérifications internes) qui y sont associées.
Une kallah peut effectuer un hefsek taharah et les bedikot même si son hymen est intact. L’hymen est une membrane à l’entrée du vagin. L’ouverture de l’hymen, qui permet l’évacuation du sang menstruel, est en général assez large et flexible pour permettre l’insertion d’un petit tampon ou d’un doigt (avec le tissu de bedikah) pour faire une bedikah.
Pour certaines kallot, en particulier celles qui ont déjà utilisé des tampons avec succès, faire une bedikah sera simple. Pour d’autres, il est possible que ce soit quelque peu inconfortable au début, et un peu de temps sera nécessaire pour trouver la manière la plus aisée de faire une bedikah.
Il est important de savoir que le canal vaginal est constitué de muscles qui peuvent être contractés ou relâchés. Une femme peut consciemment contracter et relâcher ces muscles. Afin d’insérer un tampon ou de faire une bedikah, une femme doit relâcher les muscles vaginaux pour ouvrir le canal vaginal.
Il est aussi utile de connaître l’anatomie des organes reproductifs et sexuels afin de savoir la direction dans laquelle il faut insérer le doigt lors d’une bedikah. Le canal vaginal se dirige vers le haut et vers l’arrière. Essayer d’insérer quelque chose uniquement vers le haut ou vers l’arrière ne sera pas efficace et appuiera sur d’autres organes internes.
Connaître son corps et sa physiologie peut aussi aider la kallah à se sentir mieux préparée pour l’intimité sexuelle qui aura lieu après le mariage.
Si une kallah trouve que les bedikot lui sont compliquées à effectuer, certaines modifications peuvent être faites afin de les rendre plus faciles et confortables. Par exemple, avant son mariage une kallah n’aura pas besoin d’insérer plus que la première phalange de son doigt dans le canal vaginal si des bedikot plus profondes lui sont inconfortables. Elle prendra également soin de tourner le tissu de bedikah dans le vagin en douceur, ne touchant que légèrement et plis et crevasses naturels du vagin. Elle pourra aussi omettre le mokh dakhouk jusqu’au moment après le mariage où elle se sentira à l’aise avec les bedikot.
Il est important d’être honnête avec sa madrikhat kallot et lui dire comment les bedikot sont ressenties, et ne pas forcer s’il y a des difficultés à les faire. Dans certains cas, le nombre de bedikot requises peut être réduit. Si l’inconfort suivant une bedikah est prolongé ou qu’elle est particulièrement difficile à effectuer, il est recommandé de consulter un médecin (de préférence un gynécologue) ou une spécialiste du plancher pelvien.
Conseils pour les premières bedikot
- Entrainez-vous à essayer de faire quelques bedikot un cycle ou deux avant le mariage, afin que les premiers essais soient faits en ayant le plus sereinement possible.
- Enregistrez des rappels avec votre madrikhat kallah pour le jour prévu pour le hefsek taharah et les bedikot. Ajoutez une note spéciale pour ne pas oublier le hefsek taharah et les bedikot du premier et septième jour des chivah neki’im. Notez que les bedikot doivent être faite durant le jour, entre le lever et le coucher du soleil.
- Désignez le moment et le lieu où vous pourrez faire vos bedikot en prenant votre temps et apprenez comment les faire en douceur et dans le confort maximal.
- Utilisez les tissus de bedikah les plus doux possible. En général ce sont ceux en cotton tissé (tissu comme celui d’un t-shirt). Si besoin, vous pouvez essayer de laver vos tissus de bedikah pour les adoucir, ou faire vos propres tissus de bedikah à partir de t-shirts doux et blanc par exemple.
- Avant de faire vos premières bedikot, nous recommandons prendre un moment pour observer votre anatomie et identifier l’ouverture vaginale, où le tissu sera inséré. Prenez votre temps pour diriger le tissu vers le bon endroit.
- Trouvez une position qui vous est confortable : Placer une jambe sur un tabouret ou s’accroupir, et écarter les lèvres à l’entrée du vagin avec une main pendant que l’on insère le tissu avec l’autre main, peut aider. D’autres femmes peuvent se sentir mieux en faisant la bedikah allongées sur un lit.
- Si vous vous sentez stressée et que vos muscles vaginaux se contractent, vous pouvez essayer des techniques qui aident à se relaxer (par exemple respirer profondément, écouter de la musique, penser à des choses qui ont un effet calmant), afin qu’il vous soit plus facile de faire les bedikot.
- Si le canal vaginal vous semble sec, vous pouvez légèrement humidifier le tissu avec de l’eau. Si cela ne suffit pas, vous pouvez voir avec votre madrikhat kallot ou un professionnel de santé s’il y a d’autres possibilités. Par exemple, il est halakhiquement permis de mettre une petite quantité de lubrifiant à base d’eau dans le vagin (trouvable dans de nombreuse pharmacies et parapharmacies). Il faudra alors attendre environ un quart d’heure entre l’application du lubrifiant et le moment où vous ferez la bedikah.
Taches
Il peut arriver qu’une kallah ait des taches ou trouve une sécrétion sanguine durant ses chivah neki’im. Cela ne repoussera pas forcément son mikveh.
Si une kallah trouve une couleur douteuse sur un tissu de bedikah, elle devra poser une question halakhique le plus rapidement possible et ne pas faire de bedikot supplémentaires avant de savoir comment continuer son compte. De même, si elle trouve une tache sur ses habits ou toute autre surface, elle devra attendre d’avoir reçu des instructions halakhiques avant de faire une bedikah. Il est possible qu’on lui conseille de réduire le nombre de bedikot à faire et de prendre des précautions supplémentaires afin de pouvoir continuer son compte.
Une madrikhat kallah peut souvent aider sa kallah à poser ses questions. Les Yoatzot Halakha sont disponibles pour répondre aux questions des kallot et peuvent aussi les guider vers leurs autorités halakhiques locales. Il y a de nombreuses Yoatzot en Israël ainsi que dans de beaucoup d’endroits dans le monde, et elles sont accessible également via ce site et ce centre d’appel.
Lorsqu’elle pose une question, une kallah devrait prendre soin de mentionner qu’elle est sur le point de se marier. Il y a souvent la possibilité de permettre plus d’allègements avant un mariage. De plus, s’il est vrai que l’hymen est assez flexible pour qu’une bedikah faite en douceur sans rentrer en profondeur ne cause pas de déchirure, il peut arriver qu’il devienne irrité par les bedikot. Un tel saignement est considéré dam makkah (saignement dû à une plaie) et ne rend ni une femme niddah, ni ne change la halakha du dam betoulim. S’il semble que c’est ce qui est arrivé, il faudrait contacter une autorité halakhique.
Planification
A cause de la question du dam ‘himoud, une kallah devrait aller au mikveh peu avant le mariage. Cela peut avoir des répercussions sur le choix de la date du mariage de de comment modifier le cycle avant le mariage.
Le hefsek taharah
Avant son mariage, la kallah peut décider d’effectuer son hefsek taharah dès que le saignement s’arrête ou un peut plus tard, selon le jour prévu pour son mikveh.
Une kallah effectuera en général son hefsek taharah sept jours avant la date prévu pour l’immersion au mikveh. Cependant, il est conseillé de faire une bedikah un ou deux jours avant, soit huit à neuf jours avant le mikveh, afin d’avoir un hefsek taharah de secours au cas où elle a un oubli ou un empêchement et ne peut effectuer le hefsek taharah le jour prévu. Par exemple, une kallah ayant prévu d’aller au mikveh mardi soir doit avoir fait son hefsek taharah d’ici au mardi précédent avant le coucher du soleil, et il sera de bon conseil d’essayer de faire la” bedikah de secours” le dimanche ou lundi déjà. Si elle en a besoin, elle pourra utiliser la “bedikah de secours” et commencer ses chivah neki’im le jour prévu afin de complèter son compte le jour du mikveh.
Après sa tevilah, la kallah mettra des sous-vêtements de couleur et suivra les précautions habituelles pour éviter de devenir niddah à cause d’une tache.
Quand aller au mikveh avant le mariage
Il y a une certaine préférence à ce que le kallah aille au mikveh la nuit avant le mariage. Lorsque ceci n’est pas possible ou pratique, elle devra tout de même essayer de s’immerger aussi proche de la date du mariage que possible, au maximum quatre jours avant. Ainsi, pour un mariage un dimanche soir l’immersion se fera au plus tôt le mercredi soir.
Il existe différentes opinions concernant la question si une kallah étant allée au mikveh avant la nuit précédent le mariage doit faire ou non des bedikot quotidiennes pour vérifier qu’il n’y a pas eu de dam ‘himoud. Nous suivons l’opinion halakhique qu’une kallah s’étant immersée au mikveh dans les quatre jours précédant le mariage n’a en général pas besoin de faire de bedikot supplémentaires entre l’immersion et le mariage.
Si une kallah a besoin d’aller au mikveh plus de quatre jours avant le mariage (par exemple dans le cas d’un mariage célébré dans une ville loin d’un mikveh), elle peut s’immerger avant. Cependant elle devra demander à une autorité halakhique comment faire les bedikot suivant l’immersion.
Une kallah devra essayer de planifier de compléter ses chivah neki’im le jour du mivkeh, pas plus de quatre jours avant le mariage. Nous suivons l’opinion que si elle complète ses chivah neki’im plus de six jours avant le mariage, elle devra effectuer une bedikah supplémentaire, à cause de la question du dam ‘himoud.
Dans certaines communautés, la coutume est que la kallah fera son immersion de jour, le lendemain du jour où elle a complété ses chiva neki’im (par exemple, si elle fait son hefsek taharah mardi, son immersion aura lieu le mercredi de la semaine suivante, de jour). Bien qu’une femme mariée ne s’immerge au mikveh que de nuit, il est permis pour une kallah de faire cette immersion de jour.
Première tevilah
Il est coutume qu’une kallah prenne rendez-vous pour son premier mikveh, afin de laisser le personnel savoir qu’elle est une kallah. De nombreux mikvaot ont des salles spéciales pour les kallot et leur donneront une attention particulière. Certaines kallot recherchent un mikveh particulièrement beau, presque un spa, pour leur première immersion. D’autres préfèrent prendre rendez-vous au mikveh près de leur domicile actuel ou de leur futur domicile conjugal. En planifiant la date de son mikveh en amont, la kallah aura la possibilité de prévoir la logistique autour de l’immersion et ses préparations avec les autres préparatifs pour le mariage.
Dans certaines communautés, la mère de la kallah ou une amie proche l’accompagne au mikveh. Ceci peut être un moment intime, femme à femme, où les traditions familiales du mikveh sont transmises. D’autres communautés célèbrent l’immersion avant le mariage avec un groupe plus large d’amies et de proches, comme pour le henné (le henné n’est pas considéré comme une ‘hatistsah). Normalement seule la balanit sera présente pour l’immersion elle-même mais une kallah peut en général demander qu’une autre personne, de son choix, la remplace.
A cette première immersion, en plus de la bracha, la kallah peut réciter ou avoir en tête une prière personnelle. Certaines kallot écrivent leur propre prière et d’autres en choisissent une parmi les prières écrites spécifiquement pour une kallah à sa première immersion.
Ongles
Avant leur mariage, de nombreuses kallot choisissent de faire une manucure et pédicure professionnelle, y compris poser du vernis semi-permanent. Le vernis ayant le potentiel d’être une hatsistah, il est préférable de s’immerger sans. Il est préférable que la kallah s’immerge au mikveh deux, trois voir même quatre jours avant son mariage et non la veille si cela lui permet de s’immerger sans vernis et qu’elle fera ses ongles après.
Si cela est trop complexe à arranger, elle peut faire sa tevilah avec du vernis, sous condition qu’il est impeccable et qu’elle a bien nettoyé autour et sous les ongles. Notez que certains mikvaot ne permettent pas qu’une femme s’immerge avec du vernis et que la kallah devra vérifier ce point en avance.
Il est également coutume de s’immerger avec les ongles courts, assez courts pour qu’ils ne soient pas visibles lorsqu’on regarde la paume de la main. Une kallah pour qui il est important d’avoir des ongles plus longs pour son mariage n’a pas besoin de les couper courts, mais devra prendre soin qu’ils soient propres et limés avant son immersion au mikveh.
Certaines kallot ont leur ongles coupés et limés professionnellement avant leur immersion et retournent au salon de beauté pour poser le vernis entre l’immersion et le mariage.
Immersion le jour du mariage
En général, une femme ne peut se tremper avant la nuit suivant la complétion des chivah neki’im. Cependant, si une kallah n’arrive pas à avoir un hefsek taharah acceptable avant exactement une semaine avant son mariage, de sorte que son mikveh devrait être le soir de son mariage, il peut lui être permis de s’immerger le septième jour des chivah neki’im, le jour du mariage.
Par exemple, si elle n’arrive pas à avoir un bon hefsek taharah avant mardi après-midi et son mariage est le mardi suivant. Elle fera sa dernière bedikah le mardi matin (le septième jour des chivah neki’im) et fera son immersion dans le mikveh ce jour-là, avant le mariage. Dans ce cas, le ‘hatan et le kallah ne peuvent se retrouver seuls (yi’houd) avant mardi soir à la nuit. Il est nécessaire de discuter des détails et modifications liées à ce cas avec une autorité halakhique.