Dans la paracha de Metsora que nous lirons ce chabbat il est question de tsaraat, la lèpre. Une des façons sont la lèpre peut se montrer est sur les murs de la maison. Il est intéressant de noter deux choses que la Torah nous dit concernant la marche à suivre si nous découvrons une tache suspecte.
Lev 14,35 Celui a qui sera la maison ira le déclarer au cohen, en disant : “j’ai vu comme une altération à ma maison”
Rachi sur ce verset nous informe que même si le propriétaire de la maison est un talmid hakham, un érudit, qui sait clairement que la tache vue sur le mur est effectivement de la lèpre, il ne le dira pas de façon claire “j’ai vu une tache lépreuse” mais utilisera une formulation laissant place au doute “j’ai vu une tache qui pourrait être lépreuse”.
Lev 14,36 Le cohen ordonnera qu’on vide la maison avant qu’il n’y entre pour examiner l’altération, de peur que tout ce qui est dans la maison ne se trouve impur ; après quoi le cohen viendra voir la maison.
Ici aussi Rachi nous explique que si le cohen voit la tache sur le mur de la maison et la déclare impure, tout ce qui est dans la maison deviendra impur également. Le cohen demande de tout sortir avant qu’il n’arrive pour ne pas rendre tous les objets impurs, même si une grande partie d’entre eux pourraient être purifiés.
Nous apprenons de ceci deux principes qui sont importants dans le respect de toutes les halakhot, et en parmi elles la taharat hamichpakha.
1 . Lorsque nous somme devant un doute si une chose est permise ou interdites, pure ou impure, ne pas automatiquement décider que cela n’est pas bon. Si même un talmid hakham qui sait reconnaître une tache lépreuse ne diagnostique pas de lui-même la tache mais fait appel au cohen, nous pouvons aussi prendre un moment avant de considérer une tache trouver comme impure. Il est vrai que dans le cas de la tsaraat, il y a un aspect spirituel au-delà de celui de la connaissance des halakhot. Ainsi, une personne qui connait très bien la halakha n’a pas besoin de faire appel à une autorité halakhique pour toute question. En conséquence une femme peut savoir si une tache l’a rendue niddah ou pas. Mais ne pas courir à la conclusion, être conscient qu’il y a de nombreux détails à connaître et poser une question en tout cas de doute. Au “pire” on nous confirmera notre avis !
2 . Le deuxième principe est celui de prendre nos précautions lorsqu’un doute survient. Si nous avons un doute sur un mélange qui s’est produit dans notre cuisine, nous suivrons le premier principe et ne jetterons pas tout à la poubelle avant de poser une question. Pour autant, nous ne consommerons pas l’aliment avant d’avoir reçu confirmation qu’il est resté cacher et dans certains cas voudrons aussi le transférer dans un réceptacle jetable. Ceci rejoint le fait de sortir tous les objets de la maison – nous prenons nos précautions pour ne pas “empirer” les choses en les laissant dans la maison et risquant de les rendre impurs eux aussi si la tache devait se révéler être de la tsaraat. Il en sera de même lorsqu’un doute se pose dans le domaine de la taharat hamichpakha : une fois dans le doute si la femme est devenue niddah ou pas, nous ferons “comme si” elle l’était afin de ne pas “empirer les choses” en continuant a se comporter comme si de rien n’était, au cas où le couple doit effectivement entrer une période où ils sont interdits l’un à l’autre. Une question halakhique sera posée dès que possible et permettra, le cas échéant, de reprendre la vie conjugale comme elle l’était avant que le doute soit survenu.
Chabbat Chalom