
Dernièrement, nous suivons tous de plus ou moins près les statistiques par pays, rêvons de vois les courbes s’aplanir et descendre et sommes de manière générale “asphyxiés” par des nouvelles antioxygènes. Je ne pense malheureusement pas exagérer en affirmant que chacun d’entre nous connait des personnes affectées, y compris en état grave et que nos listes de malades sont toutes bien trop longues. Ceci est l’occasion de souhaiter une guérison complète et rapide à tous.
Pour ceux qui vont D. merci bien, cela n’est pas toute facilité non plus. Nous vivons tous en confinement depuis quelques semaines, sans date butoir en vue. Apprendre à vivre 24 heures sur 24 ensemble, ne pas sortir de nos 4 murs sauf pour des petite prises de bouffées d’air permises par les consignes, le tout agrémentés de télétravail (avec les enfants en arrière-plan) pour les “chanceux” et de stress quand aux ressources financières pour les autres… et la peur, toujours tangible, de ce virus.
En parallèle, nous voyons chaque jour des actions qui réchauffent le cœur. Applaudissements au balcon pour remercier nos infirmières et nos docteurs. Volontaires qui déposent (en prenant les précautions nécessaires) leurs courses devant la porte des personnes ne pouvant sortir. Concerts en direct de chez eux par des chanteurs connus. Arrivage de pizzas fraiches pour le personnel hospitalier. Fabrication de masques à la maison. Tutoriels et collectifs d’idées pour aider les familles à passer encore une journée à la maison avec leurs enfants. Coups de fils passés aux personnes seules…
En d’autres mots, dans l’impossibilité d se retrouver à cause de la distanciation sociale, l’humanité cherche – et trouve- les moyens d’y pallier en faisant preuve de créativité.
Cette recherche entreprise afin de se rapprocher de l’autre lorsqu’on est séparé me rappelle la période de niddah où les conjoints sont interdit l’un à l’autre. Il est vrai que de nos jours la situation est nettement plus aigue puisqu’il n’y a pas de répit, les conjoints ne pouvant sortir de chez eux (et dans de très nombreux cas en France, n’ont plus accès à un mikveh pour sortir de la période de niddah). Mais le principe de base est le même qu’en temps normal et est illustré par ce que nous voyons ces jours-ci autour de nous : il est possible de se rapprocher tout en gardant nos distances.
Tout comme chaque société est différente, chaque couple – une micro-société- l’est aussi. Il n’y a donc pas de recette miracle pour passer une période de niddah, qui plus est si elle est prolongée, de manière agréable. Il est très probable qu’un couple ayant travaillé sur sa communication à distance encore avant cette période de confinement aura plus de facilité à continuer et trouver plus d’idées ces jours-ci. Mais pour tous, amateurs ou grands pros, ouvrir nos yeux sur la richesse que nous voyons dans le monde peut nous aider : à une époque de distanciation sociale, nous n’avons peut-être jamais été si proche.