Même une fois que le hefsek taharah a confirmé la fin de l’écoulement du flux sanguin, il demeure toujours une faible possibilité que celui-ci réapparaisse vers la fin de la journée, entre le moment où la bedikah a été effectuée et la tombée de la nuit. En conséquence, il a été accepté d’insérer un mokh dakhouk (littéralement : « ouate serrée » ; ou plus simplement « mokh ») dans la cavité vaginale afin de pouvoir détecter tout signe de renouvellement éventuel du saignement utérin.
Le mokh est en général un tissu de bedikah, bien que certaines autorités permettent l’utilisation d’un tampon en cas de force majeure. Il faut l’insérer juste avant le coucher du soleil et l‘ôter après l’apparition des étoiles (tset hakokhavim). Cet intervalle peut être aussi court que 18 minutes ou durer plus d’une heure, selon la coutume et l’emplacement géographique.
Puisque la présence prolongée du mokh dans le vagin peut causer des irritations et donc des saignements, le rav Botschko chlit”a, possek de www.cheela.org, préconise de ne pas laisser le mokh en place pendant plus de 20 minutes, même si en conséquence celui-ci est retiré avant la sortie des étoiles.
La plupart des tissus de bedikah préparés ont une « queue » s’étendant à partir de l’un des coins (dans certains paquets, seuls un ou deux des tissus ont cette queue, et ce sont ceux-ci qu’il faudra utiliser pour le mokh dakhouk). Le mokh est inséré dans la cavité vaginale comme pour une bedikah, mais sans mouvement rotatif ou vérification des crevasses. Le doigt est alors retiré en laissant le mokh en place. La « queue » du tissu reste à l’extérieur du corps, comme le fil d’un tampon. Le mokh sera retiré en tirant délicatement par cette queue. Il sera alors examiné comme toute autre bedikah et jeté s’il ne présente pas de taches problématiques.
De nombreuses femmes sentent à peine le mokh et continuent leurs activités habituelles lorsqu’il est en place. Par contre, pour d’autres femmes, le mokh peut irriter la paroi vaginale, et créer des taches provenant de la paroi vaginale plutôt que du sang utérin (ceci est plus courant dans les cas où la paroi vaginale est particulièrement sensible, comme par exemple après un accouchement ou durant une période d’utilisation de contraceptifs hormonaux). Dans ces cas, le fait de rester assise ou couchée, pendant que le mokh est en place, suffit en général pour prévenir une éventuelle irritation. Si la sensation d’inconfort persiste ou si le mokh continue à causer des taches inhabituelles, une question de halakha devra être posée afin de savoir si et comment modifier le processus, voire même omettre le mokh entièrement.
Le Chabbat, le mokh pose un problème particulier par rapport au travail interdit (melakha) de « porter ». En conséquence, s’il n’y a pas d’érouv et qu’il est nécessaire de sortir à l’heure où le mokh est en place, une question halakhique devra être posée pour savoir si celui-ci peut être omis ou retiré plus tôt.
Le mokh ne doit pas être laissé en place beaucoup plus longtemps que le temps requis. Un mokh laissé en place plusieurs heures risque fort de causer des irritations et des taches. Dans le cas où aucune salle de bains ne sera accessible pendant une longue période après le coucher du soleil (comme dans un long voyage en bus par exemple), une question halakhique devra être posée.
Le mokh ne doit pas être omis délibérément, sauf sur le conseil d’une autorité halakhique.
En général, si le hefsek taharah a été effectué mais que le mokh a été oublié, le hefsek reste valide et il est possible de compter le lendemain comme premier des sept jours propres. Par contre, dans le cas où le début du saignement s’est produit le jour même où le hefsek taharah a été effectué (comme dans le cas où il n’y a eu de saignement que durant une partie de la journée), il y a une présomption halakhique que le saignement a pu recommencer même à la dernière minute de la journée. Dans un tel cas, le mokh dakhouk devient crucial, et un rabbin devra être consulté s’il a été omis. Certaines autorités rabbiniques étendent cette règle à tout jour durant lequel il y a eu un saignement (même si ce n’est pas le premier jour du saignement).