Le terme niddah, tel qu’il est défini dans la Torah, fait référence à la menstruation. La Torah décrit par ailleurs d’autres situations similaires, comme par exemple celui du flux ressemblant aux règles mais survenant à un moment inattendu du cycle mensuel ou bien s’étendant sur une période de plus de sept jours (zavah), et également le cas de l’accouchée (yoledet). Toutefois, de nos jours, il n’y a presque plus aucune distinction halakhique concrète entre les différents statuts de niddah, zavah et yoledet. L’usage s’est donc répandu d’utiliser le terme niddah de manière globale pour les trois cas, et c’est la pratique que nous suivrons sur ce site.
Quand une femme devient elle niddah?
Une femme a le statut halakhique de niddah lorsqu’elle a un saignement utérin qui n’est pas dû à une plaie.
Bien que le plus souvent la cause du statut de niddah est l’arrivée des règles, niddah et menstruation ne sont pas synonymes. Tout saignement utérin n’étant pas dû à un traumatisme peuvent rendre une femme niddah, même si le saignement n’est pas une menstruation à proprement dire (par exemple dans le cas de petits saignements causés par des fluctuation hormonales ou saigner après l’arrêt des comprimés actifs d’une contraception orale). Une femme peut devenir niddah même si seule une goutte de sang a quitté son utérus, et ce à n’importe quel moment de son cycle, comme par exemple suite à une hargachah (sensation interne).
Selon la Torah, un saignement utérin ne rends une femme niddah que s’il est d’une de quatre types spécifiques de rouge, ou est noir, et uniquement s’il est accompagné d’une sensation physique (hargachah). L’expertise nécessaire afin de discerner les nuances exactes a été perdue au temps du Talmud et depuis toute couleur s’apparentant au rouge, noir ainsi que certains bruns allant vers ces couleurs rendent une femme niddah.
Une sécrétion qui n’a pas de trace de rouge (par exemple transparente, blanche, jaune ou verte) ne rends pas une femme niddah. Le brun ressemblant à du café au lait ou de teinte plus claire, n’ayant aucune trace ou rappel de rouge, ne rends pas niddah non plus. Un brun plus foncé, un brun ayant des reflets rouges ainsi que le rose requierent une évaluation par une autorité halakhique.
Une tache de sang sur les habits ou une autre surface peut parfois rendre une femme niddah également. La halakha dans ce cas dépendra de si elle a ressenti une hargachah ou non. Si c’est le cas elle deviendra niddah (voir hargachah). Sinon, son statut dépendra de divers facteurs (voir taches).
Un saignement vaginal dû à une coupure, une abrasion ou à tout autre traumatisme est appelé « Dam Makkah », et il ne rend pas niddah. En pratique, il peut être complexe de déterminer la cause exacte du saignement et il faudra en général consulter avec une autorité halakhique (ainsi parfois de se faire examiner par une bodeket).
Nos Sages ont également décrété qu’après le premier rapport intime, une femme qui était vierge devient elle aussi niddah bien qu’il soit clairement question d’une makkah.
Enfin, il existe un principe de halakha “ein peti’hat hamakor belo dam“, il n’est pas possible que l’utérus s’ouvre sans qu’il n’y ait de saignement. Ainsi, une dilation importante du col de l’utérus à l’aide d’un instrument peut causer à une femme de devenir niddah même si aucun saignement n’a été remarqué. La taille minimum de la dilation rendant une femme niddah est sujette à un débat entre les diverses opinions halakhiques. Celle que des rabbanim qui supervisent ce site est qu’une dilation de 19 mm ou plus du col de l’utérus rend une femme niddah. La majorité des procédures gynécologiques de routine ne nécessitent pas une telle dilation.
En cas de doute
Dans tout cas où une femme n’est pas certaine de son statut, comme lorsque que le sang est d’une couleur qui lui pose question ou qu’elle trouve une tache de sang à laquelle elle ne s’attendait pas, il est important de ne pas s’auto-proclamer niddah mais plutôt de consulter une autorité halakhique dès que possible. En attendant d’avoir pu clarifier son statut, le couple se comportera comme si la femme est niddah.
Sortir de l’état de niddah
Une fois qu’une femme a le statut de niddah, ce statut reste en vigueur jusqu’à ce qu’elle ait effectué son hefsek taharah, compté ses sept jours propres et se soit immergée dans un mikveh. Durant la période de niddah, les conjoints sont interdits de tout contact physique.