Les “petits” jeûnes :
Les jeunes de Tsom Guedalia, le 10 Tevet et le 17 Tamouz ainsi que le jeûne d’Esther sont considérés comme les “petits jeûne” et les femmes enceintes sont de manière générale dispensées de jeûner ces jeûnes.
Ceci dit, dans le cas où une femme se sent bien, il existe une différence d’opinion entre le Rema qui semblerai indiquer que la femme enceinte devrait tout de même jeûner si cela ne lui cause pas de difficultés, et le Michnah Brourah qui indique qu’une femme enceinte ressentant la plus petite faiblesse ne doit pas jeûner.
Le jeûne de Ticha Be’Av
Pour Ticha BeAv, la halakha exige que les femmes enceintes ne souffrant pas de complications jeûnent l’entièreté du jeûne, et ce bien que contrairement aux autres jeûnes qui ne durent que de l’aube à la nuit, celui de Ticha Be’av dure 24 heures.
Il y a différentes opinions regardant Ticha Be’Av nid’hé, quand le jeûne est repoussé du Chabbat au dimanche. Nous suivons celles indiquant qu’une femme enceinte et en bonne santé devra essayer de jeûner lorsque le jeûne de Ticha Be’av est nid’hé, mais qu’il faudra être plus souple concernant ce jeûne. Par exemple, une femme qui commencerais à se sentir faible durant le jeûne peut faire la havdalah et commencer à boire ou manger si nécessaire.
Jeûner enceinte?
Il est bon de signaler que de nombreuses études ont été réalisées sur l’effet de jeûner étant enceinte. Un article indiquait une augmentation du nombre de naissances le lendemain de Yom Kippour. Un autre indiquait une augmentation vers la fin du jeûne aussi. Il n’y a pas beaucoup d’évidence prouvant que jeûner peut causer un accouchement prématuré, du moins chez des femmes n’étant pas à risques. Ainsi, une femme enceinte en bonne santé et sans complications devrait jeûner.
Certains médecins ont exprimé leur crainte qu’une femme jeûnant vers la fin de son terme pourrait commencer le travail de l’accouchement étant déshydratée. D’autres suggèrent que même dans le cas où une femme devrait arriver à l’hôpital étant déshydratée, il serait facile de rapidement possible de pallier la situation en lui donnant des liquides par voie intraveineuse.
Une fois que la femme est en travail, elle n’a plus le statut halakhique de femme enceinte. Elle devient une yolédet et est considérée une ‘holah chéyech ba sakanah, une malade à risque. Elle a la permission halakhique de manger et de boire, pour autant que le corps médical le lui permette.
L’importance de la communication
Nous avons indiqué ici les lignes générales concernant la grossesse et les jeûnes. Il est important de se souvenir que la halakha et la médecine sont centrées autour de chaque cas particulier. Ainsi, si une femme souffre de complications de sa grossesse elle devra consulter son médecin afin de voir s’il y a raison de craindre ou pas le fait de ne pas manger ou boire pendant 24 heures. Une fois qu’elle aura la réponse médicale, elle pourra se tourner vers son rabbin qui lui indiquera la marche à suivre. Il va sans dire qu’il faudra pouvoir expliquer au médecin l’importance du jeûne pour nous afin qu’il puisse donner une réponse prenant ceci en compte.