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Les jours d’attente

Les jours d’attente

Dans la paracha de Yithro, D.ieu donne à Moché les instructions à transmettre au peuple afin qu’ils soient prêts à recevoir les dix commandements. Parmi les instructions, celle-ci (chap. 19 verset 15) :

וַיֹּאמֶר, אֶל-הָעָם, הֱיוּ נְכֹנִים, לִשְׁלֹשֶׁת יָמִים:  אַל-תִּגְּשׁוּ, אֶל-אִשָּׁה

Il dit au peuple : “Tenez-vous prêts pour le troisième jour ; n’approchez point d’une femme.”

Pourquoi cette demande d’abstinence ?

Rachi explique qu’avant de recevoir la Torah, chacun devait se purifier, ce qui implique faire une tevilah. Où est le problème ? C’est que lorsqu’un couple a des rapports sexuels, il y a du sperme. Or ce sperme a une “charge d’impureté” en lui.

Quel type d’impureté ? Ceci n’est pas une impureté qui rends niddah (on ne parle pas de sang) mais une impureté qui empêche de faire des choses demandant un certain niveau de pureté. Elle dure une journée pendant laquelle il faut se tremper dans un mikveh. A l’issue de cette journée, s’il n’y a pas eu de nouvelle émission de sperme, la personne est pure.

Chez l’homme, puisqu’une fois que le sperme est sorti de son corps, il n’y aura pas de “restes” qui sortiront plus tard, la signification est que cette impureté ne dure normalement qu’une journée. (D’ailleurs, aujourd’hui encore certains hommes continuent à aller régulièrement au mikveh le matin.)

Chez la femme en revanche, ceci est plus complexe. Du fait de sa physiologie, le sperme reste dans son corps et une partie continue à être expulsé au fil des jours qui suivent. Et tant que du sperme est expulsé, impossible de compter le jour comme jour “pur” et impossible en conséquence de faire une tevilah.

Pour combien de temps ? Le passouk nous a donné la réponse : s’il est demandé que les couples fassent abstinence 3 jours, c’est donc que c’est le nombre de jours nécessaires. Durant cette période où du sperme peut sortir de son corps la femme est “polétet chikhvat zéra“. Pourquoi cette durée précise ? Parce que passés trois jours le sperme est considéré comme n’étant plus viable, et en conséquence ne portant plus en lui cette “charge d’impureté”..

Pourquoi avons-nous des coutumes de 4 ou 5 jours d’attente ? Il semblerait ainsi logique qu’une femme puisse commencer à compter ses sept jours une fois les 3 jours suivant un rapport passé.

La première raison est technique. Un jour halakhique commence au coucher du soleil et se termine le coucher du soleil suivant. Mais des femmes ayant eu leurs règles un soir après le coucher du soleils le lendemain matin, ou même l’après-midi, avant le coucher du soleil sont toutes considérées comme ayant eu leur règles le même jour.

De plus, lorsque nos Sages ont déclaré que le sperme reste valide 3 jours, ils parlent de trois jours pleins. Ainsi, si les rapports ont eu lieu un dimanche soir, les “trois jours pleins” (=72 heures) ne se terminent que mercredi soir. Or mercredi soir… c’est déjà la journée hébraïque de jeudi. En conséquence une femme ne pourra pas essayer de faire le hefsek taharah avant jeudi avant le coucher du soleil, le 4ème jour depuis les rapports.

Dans ce cas, pourquoi les ashkenazes et la majorité des séfarades attendent 5 jours ? C’est parce qu’on veut éviter le cas où les rapports ont eu lieu dimanche vers le coucher du soleil et que la femme compte ses jours à partir de dimanche et non de lundi… la solution est d’ajouter un jour de plus “pour être sûrs de ne pas se tromper.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une question supplémentaire se pose :

Le problème est que pendant les 3 jours suivants un rapport intime il est possible que du sperme viable sorte du corps de la femme (en hébreu qu’elle soit “polétet chikhvat zéra“) et empêche de compter ce jour en pureté. Mais en pratique, un couple n’a pas forcément de rapports intimes la veille du début des règles. Pourquoi ne pas compter ces jours à compter du dernier rapport (ce qui est clairement ce qu’il transpire de la guemara) ?

Pour les ashkenazes c’est simple : on ne fait pas de différence entre les différents cas et les 5 jours sont comptés à partir du premier jour des règles.

Chez les séfarades cela dépend… ceux suivant l’avis de Rav Ovadia Yossef non seulement attendent 4 jours ainsi que nous l’avons déjà vu, mais les comptent à partir du dernier rapport. Ceux suivant l’avis du Rav Mordekhai Eliahou suivent l’avis des ashkenazes (dans des cas où cela peut causer des difficultés, ils en parleront avec leur rav).

Une autre différence repose sur ce qu’écrit le Rav Yossef Karo dans le Choulkhan Aroukh : selon lui, une femme peut se nettoyer le vagin de tout reste de sperme après un rapport. Si elle fait cela, il n’y a plus de “restes de sperme” et donc plus de nécessité d’attendre les 3 jours (et plus…) Des commentateurs sur le Choulkhan Aroukh écrivent “mais nous ne savons plus comment bien nettoyer…” Là encore, les ashkenazes et une partie des séfarades ne pourront utiliser cette solution et seuls certains séfarades pourront le faire.

Il est à noter tout de même que dans certains cas, même ceux n’autorisant pas de se nettoyer pour éviter l’attente avant le hefsek taharah pourront le permettre. De même il existe des cas de figure où même les ashkenazes peuvent n’attendre que 4 jours. Il est ainsi toujours bon de poser une question si on sait que le saignement s’arrêtera avant la fin des jours d’attente, surtout s’il y a une raison particulière pour laquelle cela nous est important.

 

En guise de conclusion :

La plupart des cas où une femme doit faire un hefsek taharah et compter ses sept jours est suite à un début de règles. Même s’il y a des exceptions, pour la majorité des femmes le saignement ne s’arrête de toute façon pas avant que 4 ou 5 jours se soient écoulés. Tout ceci reste donc du domaine de la théorie pour elles.

 

Malgré ce fait, il y a des cas où savoir que l’option de raccourcir les jours existe (que ce soit de passer de 5 à 4 jours ou même ne pas avoir à attendre ces jours) – même si ce n’est pas la règle générale. Dans les cas suivants il faudra demander l’aval d’une autorité rabbinique (sauf dans les cas où l’on sait que ceci est notre coutume ou après avoir vérifié quelle est notre coutume).

Quand est ce qu’il est important de poser cette question ?

  • Si on ne sait pas si notre coutume est d’attendre 4 ou 5 jours.
  • Si on ne sait pas si notre coutume est de compter les jours du premier jour des règles ou du dernier rapport.
  • Dans les cas où attendre 5 jours aura pour conséquence d’avoir un mivkeh un deuxième jour de fête (ou qu’il n’y aura pas de possibilité d’aller au mikveh le soir prévu) – ceci est valable pour les ashkenazes aussi.
  • Dans une partie des cas où il y a des problèmes de fertilité.
  • Dans le cas où avant de devenir niddah le couple ne pouvait pas avoir de rapport (pour une raison halakhique par exemple).
  • Dans certains cas où la femme est devenue niddah à cause d’une tache mais qu’il n’y a pas eu de rapport avant cette tache (par exemple, juste après le mikveh).
  • Dans certains cas où un couple a eu des rapports (interdits !) durant les 7 jours avant le mikveh.

Une fois de plus, les jours d’attente avant de faire un hefsek taharah ne sont pas “optionnels” et il est faut poser une question dans les cas énoncés ci-dessus. Il n’est pas moins important d’être conscient que d’en certains cas cette option existe afin de pouvoir poser cette question si nécessaire.

 

Note – Les jours d’attente se comptent lorsqu’il y a un passage de statut : une femme qui était après le mikveh et qui est devenue niddah. Dans les cas où elle était déjà niddah mais a dû recommencer à cause d’une tache par exemple, les jours d’attente ont déjà été compté une fois et ne sont plus recomptés. (Ceci n’inclus pas le cas où un couple aurait fauté et eu des rapports durant les 7 jours où le problème de sperme dans le corps ressurgit)

 

 

 

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