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Tevilah lorsqu’il n’y a pas de mikveh local

Tevilah lorsqu’il n’y a pas de mikveh local

S’il est de loin préférable de faire sa tevilah dans un mikveh officiel, où la cacherout du mikveh est toujours surveillée, une salle de bain avec tout le nécessaire pour se préparer tranquillement est à notre disposition et l’eau du bassin de la tevilah est chauffée, vérifiée et changée régulièrement, ceci n’est pas toujours possible.

Il peut en effet arriver que le soir de la tevilah arrive alors que nous sommes à de nombreuses heures de route du mikveh le plus proche. Il peut s’agir d’une occasion ponctuelle (en vacances par exemple) ou plus permanente (habitation éloignée de tout mikveh).

Dans ces cas, si la mer (ou autre source d’eau) est proche, s’y tremper peut-être la solution, mais certaines conditions doivent absolument être prises en considération.

Tevilah à la mer – mode d’emploi

Tout d’abord, il faut être certaine que le lieu choisi peut effectivement faire office de mikveh cacher. La mer en tant que telle est toujours techniquement cacher pour une tevilah (ce qui ne veut pas dire que de manière pratique la chose est possible). En revanche, s’il s’agit d’une rivière ou d’un lac, ceci est beaucoup moins évident et il faudra vérifier avec une Yoetzet Halakha ou un Rabbin que les conditions requises pour que l’étendue d’eau soit considérée comme un mikveh sont réunies (une personne locale saura souvent vous renseigner sur les caractéristiques techniques à vérifier).

Il est aussi primordial de s’assurer que le lieu choisi n’est pas un endroit interdit ou dangereux à la baignade. La sécurité prime avant tout!

Dans tous les cas, il est important que le sol ne soit pas boueux ni ne puisse accrocher aux pieds de manière tenace[1].

Il faudra également s’assurer qu’il soit possible de s’immerger hors de la vue des passants[2], que le lieu ne soit pas dangereux et que la femme n’ait pas peur de rentrer dans l’eau. Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, la tevilah risque d’être précipitée, voire bâclée et pourrait ne pas être valide.

Il faudra aussi trouver une balanit – une personne pouvant vérifier que la tevilah est cacher, c’est-à-dire que toutes les parties du corps, y compris les cheveux, aient été submergées dans l’eau. Toute femme juive de plus de 12 ans et un jour peut assurer ce rôle[3]. Il faudra évidemment que la balanit soit capable de bien voir l’immersion. Si aucune femme n’est disponible, le mari pourra remplir ce rôle puisque dès que la femme se sera immergée, tous les interdits de niddah seront levés.

Pour qu’une tevilah soit cacher, il faut immerger tout le corps dans l’eau en une seule fois. Il est ainsi nécessaire que l’eau arrive à environ  20 cm au-dessus du nombril[4], ce qui permettra de s’immerger sans avoir à faire des plis de corps trop prononcés (si le corps est trop crispé, s’il y a trop de plis, il est alors possible que l’eau ne touche pas toutes les parties du corps en une seule fois, ce qui invaliderait l’immersion). S’il est difficile d’être à un endroit ou l’eau est à cette hauteur, on peut se tremper si elle nous arrive moins haut à condition de faire attention aux plis ou en s’immergeant en se couchant (comme “un poisson” et comme certaines femmes suivant la coutume ‘Habad font)

Si la balanit rencontre des difficultés à inspecter correctement l’immersion (elle ne peut pas entrer dans la mer ou ne dispose pas de lampe pouvant éclairer), il sera tout de même possible de faire la tevilah : dans ce cas, il faudra regrouper la chevelure sous un un filet en mailles qui est mis de manière lache sur la tête [5]. Ainsi nous pourrons être certains qu’aucun cheveu n’a flotté à la surface durant la tevilah.

Comme pour une tevilah dans un mikveh, rien ne doit faire obstruction entre le corps et l’eau. Par conséquent, il ne sera pas possible de se tremper en maillot de bain ou vêtue d’un autre vêtement près du corps. En revanche il est permis de mettre une robe ample afin de pouvoir entrer l’eau en toute pudeur, puis de l’enlever juste avant la tevilah, ou même (si nécessaire) de se tremper avec, en veillant à ce qu’elle soit ne soit pas collée au corps[6].

Juste avant l’immersion, il est important de passer les mains sur le corps afin d’ôter toute particule étrangère qui aurait pu se coller durant la marche de la plage à l’endroit de l’immersion (sable, algues etc., en prêtant une attention particulière aux orteils)

Le reste de l’immersion se passe comme au mikveh.

S’il existe un risque de se tremper de nuit, qu’il n’y pas d’endroit discret ou que la femme a peur de faire la tevilah de nuit, il est possible de se tremper le lendemain à l’aube. Dans la mesure du possible, la tevilah se fera alors avant l’heure de alot hacha’har (ce site vous permet de trouver l’heure exacte, partout dans le monde). Si le risque ou la peur de la femme sont toujours présents à cette heure-ci, la tevilah pourra se faire un peu plus tard, tant que ceci est fait à l’abri des regards.

Retrouver son état de pureté dans l’immensité de la mer, le mikveh créé par D.ieu le troisième jour de la création, peut-être une très belle expérience spirituelle, si la mitsva est respectée de façon optimale.

Pour toute question supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.

[1] C.A. Y.D. 198, 33

[2] C.A. Y.D. 198, 34

[3] C.A. Y.D. 198, 40

[4] C.A. Y.D. 198, 36. Il est aussi possible de faire la tevilah si le niveau d’eau est moins haut si la femme peut le faire allongée.

[5] C.A. Y.D 198, 40

[6] C.A. Y.D 198, 46 et Cha’h 56 dessus

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